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Case Studies

TITLE OF THE CASE STUDIES:

Harcèlement entre deux familles à travers leurs enfants qui sont élèves dans la même école primaire

SCENARIOS OF BULLYING EVENT::
  • Direct bullying
  • Indirect bullying
CAUSES OF BULLYING EVENT::
  • Non-especific
FACTUAL DESCRIPTION OF THE BULLYING EVENT:

Quand et comment l’événement a débuté ? Comment l’école l’a détecté ?
Les faits concernent deux familles dont les enfants sont élèves dans la même école primaire.
Les évènements ont débuté dès l’inscription des enfants, de l’une des deux familles incriminées, dans l’école. Entre ces deux familles qui se sont rapprochées durant quelques mois, les enfants s’entendaient bien et allaient parfois loger l’un chez l’autre.
Puis, les contacts se sont dégradés entre les adultes d’abord. Accusation de vol, de violence par négligence, de manquement à l’éducation des enfants, d’agression verbale, d’agression physique… Des plaintes sont alors déposées régulièrement à la police locale.
Les relations entre les enfants se sont également dégradées pour aboutir à des courses poursuites dans l’école entre les enfants des deux familles, des agressions en règle orchestrées durant les récréations, des échanges d’injures, des moqueries, des remarques déplaisantes, des mises à l’écart de l’un ou l’autre dans les jeux et les activités.
Les faits ne se limitent pas à l’école. En effet, les parents viennent même se mêler aux agressions et s’agresser eux-même dans la cour de récréation.

Les principaux acteurs impliqués ?
Deux familles et particulièrement leurs enfants, âgés respectivement pour l’une, de 3 ans, 7 ans, 11 ans et 12 ans et pour l’autre, de 2,5 ans, 11 ans et 13 ans.

Le type d’actes de harcèlement survenus ?
Menaces verbales et physiques, agressions physiques entre les parents et les enfants des deux familles.

La durée des événements ?
Les événements durent depuis maintenant un an et demi. Ils ont commencé dès le début de l’année scolaire 2010-2011. Ils se sont calmés lorsque les filles d’une des deux familles ont changé d’école. Les faits continuent cependant à se passer en dehors de l’école.

RESPONSE IMPLEMENTED:

Actions entreprises ? Stratégie mise en oeuvre par l’école pour combattre le fait de harcèlement ?
La direction de l’école s’est rendue compte de l’importance des faits lorsque les deux mamans se sont agressées physiquement dans la cour de l’école.
Les quatre parents ont alors été convoqués devant le directeur et le pouvoir organisateur, mais sans succès. Les familles restent sur leurs positions et aucun dialogue n’est possible entre elles.
Le directeur a l’impression que les parents des deux familles manipulent leurs enfants pour régler leurs propres comptes.
Les autres élèves, témoins des faits, prennent parfois position pour l’un ou pour l’autre (par amitié) mais sans connaître le réel malaise qui existe entre les deux familles.
Une ambiance de peur règne dans l’école, une enseignante doit même intervenir pour séparer les mamans dans la cour.
Devant l’importance des faits et la difficulté à résoudre le problème, la direction et le pouvoir organisateur ont fait appel au service des “équipes mobiles” du Ministère de l’enseignement.

IMPACT OF THE BULLYING ACTION:

Sur le parcours scolaire ? Sur la santé mentale ?
Les enfants des deux familles sont en grande souffrance et des difficultés scolaires apparaissent.

Sur la motivation des étudiants ?
Lorsque les “équipes mobiles” questionnent les enfants des deux familles sur leur ressenti, ce sont des larmes de “ras-le-bol” et de peur qui sont exprimées. Les filles expriment clairement le “mal au ventre” avant de partir à l’école, la boule dans l’estomac qui les poursuit toute la journée, la crainte d’un regard des enfants de l’autre famille, d’un mot, d’un geste qui leur demanderait de réagir. La peur aussi que l’on ne s’attaque à la famille, aux petites soeurs, aux parents. Une peur qui les poursuit hors de l’école, jusque dans la rue.
Suite cette confession, une des maman prend alors conscience de la gravité des faits pour sa fille. La motivation pour se rendre à l’école n’existe plus pour les plus grandes, car la peur l’emporte sur les aspects purement scolaires.

Les effets sur les étudiants ?
Une peur grandissante apparaît dans le chef des enfants incriminés, qui occulte leur scolarité.

Les problèmes d’intégration scolaire ?
Les enfants sont esseulés car les autres condisciples ne veulent pas se mêler à une situation qu’ils ne comprennent pas et qui devient de plus en plus violente.

L’environnement scolaire ?
Un sentiment d’insécurité est perçu au sein de l’équipe éducative. Les enseignants et la direction craignent de voir arriver les parents des familles incriminées. Ils sont sur la défensive et surveillent les allées et venues de ces familles dans l’école. Ils ne se sentent pas du tout soutenus ni aidés par les instances judiciaires locales.

POINT OF VIEW OF VICTIM:

Sa perception des causes de l’événement de harcèlement ?
Les enfants des deux familles expriment correctement leurs sentiments de peur et de « ras-le-bol ». Les pleurs sont présents lorsqu’ils en parlent. On ressent alors de fortes angoisses chez les enfants. Les enfants des deux familles sont victimes et harceleurs à la fois. Mais ils en souffrent tous de la même manière.

A-t-elle informé quelqu’un ?
Les enfants ont tenté de parler de leur peur à leur titulaire, mais celui-ci n’a pas pu reconnaître l’ampleur de la situation. Pour les titulaires respectifs les faits semblaient être de classiques bagarres de cour de récréation.
Il a été impossible pour les enfants d’en parler à leurs parents probablement par peur de trahir la famille. Un amour filial énorme émane des deux familles.
D’un côté, le père est un homme violent, dépressif, malade. C’est le chef du clan et il est impossible pour quiconque d’aller contre lui. C’est lui qui a écrit des menaces de mort contre la mère de l’autre famille.
De l’autre côté, la mère est une dame qui a eu maille avec la justice, qui a été violée par père et mère. Ses parents sont actuellement en prison pour inceste sur tous les enfants. Elle avoue n’avoir peur de rien après ce qu’elle a vécu et refuse de changer son opinion par rapport au conflit. C’est elle qui a accepté de changer les filles d’école quand elles ont avoué être très mal. Mais elle n’a pas voulu changer la plus petite de 3 ans pour que l’autre famille « n’aie pas raison ».

De quelle aide a-t-elle eu besoin et de la part de qui ?
Les enfants des deux familles on réussi à exprimer leur peur et leurs sentiments, lors des rencontres en famille effectuées par les « équipes mobiles ».

POINT OF VIEW OF BULLYING STUDENT(S):

Voir point précédent.

POINT OF VIEW OF OTHER STUDENTS:

Etaient-ils conscients de ce qui se passait ?
Les autres enfants de l’école n’ont été, à aucun moment, conscients de ce qui se passait.

Leur perception des causes ?
Aucune perception des causes. Pour les enfants, il s’agissait de simples bagarres de cour de récréation.

Ce qu’ils ont fait et pourquoi ?
Ils ont eu tendance à ne pas se mêler à la situation.

POINT OF VIEW OF TEACHERS:

Etaient-ils conscients de la situation ?
Ils étaient conscients que les relations entre les deux familles étaient difficiles mais ils ne comprenaient pas l’impact que ces mauvaises relations pouvaient avoir sur les enfants.

Comment ont-ils compris ce qui se passait ?
Aucune perception des causes réelles au départ. Les choses se sont améliorées lorsqu’elles ont été clairement mises en lumière et expliquées.

Qu’ont-ils fait ?
Ils ont essayé d’être plus attentifs en observant les enfants en question, mais sans succès, car le conflit passe au-dessus des réalités de l’école et est dû à des circonstances extérieures.

Quelle coopération ont-ils reçue de la part des autres professeurs et du directeur de l’école ?
Le directeur ainsi que le président de PO ont été présents à tout moment dans la situation et ont tenté de conserver une certaine sérénité au sein de l’établissement.
Ils ont rencontré les familles à plusieurs reprises, afin d’essayer de leur faire entendre raison. Le directeur est chaque fois intervenu lors des dérapages des parents, puis des filles, quand il s’est rendu compte de l’importance du conflit et du harcèlement vécu.
Pour finir, la direction et le PO ont interdit l’accès de l’enceinte de l’école aux parents des deux familles. C’est la seule chose qu’il était possible de faire pour protéger les élèves de toute l’école de ces agressions entre adultes dans la cour de récréation.

POINT OF VIEW OF SCHOOL DIRECTORS:

Etaient-ils conscients de ce qui se passait ?
Le directeur était, lui aussi, conscient que les relations entre les deux familles étaient difficiles. Cependant, il ne comprenait pas l’impact que ces relations pouvaient avoir sur les enfants, ainsi que la gravité des faits vécus entre les familles en dehors du milieu scolaire (tentative d’agression, agressions physiques, menaces de mort …).

Qu’ont-ils fait pour gérer cet événement ?
Dans un premier temps, l’école a organisé une réunion avec les deux familles. Se sentant impuissante dans ce conflit latant, la direction a fait appel au service des « équipes mobiles » pour essayer d’intervenir de manière neutre au sein des familles incriminées.
Dans une des familles, le premier rendez-vous s’est assez mal passé. Les agents ont été mal reçus et menacés. Lorsque les parents ont compris que ces agents ne venaient ni de la police, ni de l’école, et qu’ils étaient là en toute neutralité pour aider à solutionner la situation, le contact s’est enfin établi. Les autres rencontres se sont bien déroulées et une certaine confiance s’est installée.
Pour l’autre famille, les contacts ont été plus cordiaux dès le départ et après un entretien individuel avec les enfants, les parents ont pu ouvrir les yeux sur le mal-être de leurs filles qu’ils ne soupçonnaient pas. C’est ainsi qu’ils ont accepté rapidement le changement d’école de leurs filles. Ce changement d’école a réussi à calmer les peurs des enfants des deux familles mais n’a pas pour autant éteint le conflit et le harcèlement des adultes en dehors de l’établissement.
Plusieurs entretiens avec la direction ont été organisés conjointement aux entretiens en famille, en vue d’assurer une écoute et un soutien.
Pour l’année scolaire 2011-2012, le PO a interdit aux parents d’entrer dans le site de l’école, sous peine d’un dépôt de plainte pour violation de lieu privé.

Que faut-il faire selon eux pour améliorer la situation ?
La direction de l’école souhaiterait que la justice intervienne de manière musclée, afin de calmer le jeu au niveau des deux familles mais aussi pour trancher et prendre position sur la culpabilité de l’une ou l’autre. De nombreuses plaintes ont été déposées et, à ce jour, rien n’a bougé.
Suite aux menaces de mort proférées et même écrites par un des parents, le service des « équipes mobiles » a pris contact avec le parquet concerné afin de faire avancer l’enquête. Le magistrat de garde a alors informé un juge afin de convoquer les deux familles.

POINT OF VIEW OF THE PARENTS OF THE PUPILS INVOLVED:

Ont-ils remarqué ce qui arrivait ?
Les parents étaient conscients des faits et les encourageaient, sans se rendre compte de la peur, de la tristesse que ces faits engendraient auprès de leurs enfants.

Ont-ils été informés et par qui ?
La prise de conscience réelle du vécu difficile des enfants s’est faite dans le cadre des interventions en famille. Les parents ne voyaient rien de néfaste dans les agressions vécues et provoquées par leurs enfants.

Ont-ils eu la possibilité de modifier la situation et comment ?
Les parents sont restés sur leur position. Une famille a accepté le changement d’école pour les deux grandes filles de 11 et 13 ans mais n’a pas voulu changer la plus petite pour « que les autres n’aient pas raison ».
Depuis septembre de l’année scolaire en cours, toutes les grandes des deux familles ont changé d’école, mais les deux familles ont tenu à garder les deux plus petites de 3 et 2,5 ans inscrites à l’école. Le harcèlement n’existe pas entre ces deux enfants mais continue à se vivre au quotidien entre les parents.

POINT OF VIEW OF THE COUNSELLOR IN THE SCHOOL:

S’ils étaient conscients de la situation, qu’ont-ils fait ?
Le CPMS n’a pu intervenir dans la situation parce que les familles n’ont pas accepté le contrat de coopération avec leur service. De plus, le harcèlement étant dirigé par les adultes, il était difficile pour le CPMS d’entrer en relation avec des familles non coopérantes. Etant attaché à l’école, il était difficile voire impossible dans l’esprit des parents que ce service puisse afficher sa neutralité.
Deux agents du service des « équipes mobiles » sont intervenus à la demande de la direction. La police locale a du intervenir également à plusieurs reprises et des contacts ont été organisés entre les deux services.

POINT OF VIEW OF POLICY MAKERS:

Une solution a été envisagée par la direction et le pouvoir organisateur. Ils souhaitaient refuser l’inscription des enfants des deux familles pour la rentrée scolaire de septembre 2011.
Cette solution n’a pu être mise en œuvre car elle est illégale : une école ne peut refuser l’inscription d’enfants sous la simple raison que les parents « se tapent dessus ».

CONCLUSIVE DEDUCTIONS:

Sur la véracité du harcèlement ?
Dans cette situation, il apparaît que ce qui semblait être un simple conflit de cour de récréation s’est révélé être une véritable machination dans laquelle tout le monde souffre.

Sur les causes de l’événement et le mécanisme qui a rendu possible le phénomène ?
Le harcèlement vécu par tous les enfants a probablement été fortement induit par les adultes. Les enfants n’étaient pas conscients du mal qu’ils faisaient. Pour eux, il s’agissait de défendre l’honneur de la famille face à une situation dramatique vécue par les adultes.
Cependant, les deux familles ont exprimé un passé difficile.
Viols, inceste, alcoolisme, violence pour l’une, avec de nombreux soucis de santé pour les deux parents d’une famille nombreuse de 5 enfants.
Viols, inceste, violence physique pour la mère de l’autre famille et ses grandes filles.
Ces deux familles se sont un moment rapprochées, probablement du fait d’un vécu similaire, pour ensuite se déchirer et se haïr.

Sur la réponse apportée par l’école ? Sur le type de réponse apportée par l’école (disciplinaire ou éducative) ?
L’école s’est montrée dépassée par la situation.
Le véritable harcèlement a été mis à jour lorsque les enfants ont craqué et ont pu exprimer leurs peurs, grâce à l’intervention des « équipes mobiles ».
Cette intervention a été décisive, elle a permis de mettre les enfants à l’abri, par un changement d’école. Leurs résultats scolaires ont d’ailleurs progressé grâce à une certaine sérénité retrouvée en milieu scolaire.
Malgré cela, les parents continuent à se harceler et veulent avoir raison. Et, pour ne pas perdre la face, ils ont laissé leur plus jeune enfant (2,5 ans et 3 ans) dans la même école.
Il faut espérer que les ces enfants ne feront pas, à leur tour, les frais de cette situation.

Sur les enseignements tirés et les dispositifs mis en place pour que cela « n’arrive plus » ?
L’école se sent impuissante dans la gestion de cette crise car elle est limitée dans ses actes par la législation scolaire.
Elle a posé un cadre de protection (en interdisant l’accès de l’établissement aux parents), mais elle n’a pas de prise sur le relationnel des deux familles. Ce n’est d’ailleurs pas son rôle, mais il y a peut-être des relais à activer (équipes d’intervention spécialisées) pour travailler avec les familles (médiation de quartier, protection de la jeunesse, services sociaux, ..)
Une décision de justice suite aux agressions subies et aux menaces de mort proférées pourrait clore le sujet ou, en tout cas, permettre de définir les responsabilités de chacun dans la crise. Pour le parquet, rien ne peut réellement bouger tant qu’il n’y a pas de « passage à l’acte effectif».
Pourtant, de sérieuses agressions ont déjà été menées : passage à tabac du père d’une famille, bris de toutes les vitres du rez-de-chaussée de la maison d’une des familles, coups portés sur les véhicules, course poursuite en voiture dans les rues de la ville, agression d’une des mères enceinte dans le cour de l’école, … et tout cela sous les yeux des enfants ! Il manque le coup de couteau pour que la justice prenne enfin les choses au sérieux.
A l’heure actuelle, le travail se poursuit pour essayer de préserver les deux enfants restant dans l’école sachant que, vu leur jeune âge, elles ne sont pas encore conscientes de la situation et n’en souffrent pas encore.

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